mardi 2 septembre 2014

Conte de putes / Laura Gustafsson

Quatrième de couverture :
"C'est scandaleux! Disent certaines féministes. C'est excellent! Disent d'autres féministes."

Il était une fois, sur les cimes de l'Olympe, une déesse nommée Aphrodite. Ayant perdu son bel amant d'un soir, elle voulut se rendre aux Enfers pour l'en ramener. Hélas, une malencontreuse erreur d'aiguillage la fit atterrir dans un tout autre royaume : la Finlande.
Il était une fois à Helsinki, deux femmes nommées Kalla et Milla, qui faisaient profession de vendre leurs charmes - l'une par dépit, l'autre par vocation.
la déesse et les putes, unies sous la bannière de l'insoumission, de la révolte et de l'humour, décidèrent alors de déclarer la guerre à l'engeance la plus bête et méchante, vulgaire, veule et violente que la terre ait jamais portée : les hommes.
Il était une fois, dans le western porn-punk nordique, tarantinesque et homérique que vous tenez entre les mains, une jeune femme nommée Laura Gustafsson qui, sous les apparences d'une fantaisie iconoclaste, signait en réalité un véritable manifeste, d'une radicalité réjouissante et salutaire.

Critique:
Il y a un fait sur et certain à mon propos, je ne suis pas amatrice de littérature du genre absurde mais, parce qu'il y a un mais, sinon je ne prendrais même pas la peine de rédiger une chronique sur ce livre, quand l'absurdité sert à déguiser un combat et que cette absurdité n'est pas assez profonde pour le cacher ce combat ou pour lui nuire, et bien cela m'intéresse.
C'est vrai que ce livre n'est pas à mettre dans toutes les mains et qu'il faut vouloir et savoir lire entre les lignes pour comprendre le but de ce roman, mais, une fois que l'on a les cartes en mains et que l'on est prêt à ne pas tout prendre au premier degré, c'est une oeuvre superbe, bien écrite, très ironique et surtout inventive.
Ses deux seuls défauts : le premier étant une ironie parfois trop profonde qui peut passer au-dessus de la revendication première et donc faire que le lecteur se dit que ce qui est écrit est bête point, il n'ira pas chercher plus loin si on ne le pousse pas; le deuxième défaut sont les coupures dans l'histoire, matérialisées par les feuillets noirs où sont écrites des légendes, elles font bien entendu références aux légendes utilisées par l'auteur mais elles peuvent parasiter l'histoire principale et perdre de lecteur s'il n'est pas préparé encore une fois.
Donc, une belle découverte pour moi qui pensait avoir à faire avec une toute autre littérature et une note de 7.5/10 pour l'ensemble du récit.

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